@Ruru tu omets un paramètre : un nerd ça bouquine, c'est entraîné à ce genre d'exercice et pour ceux qui ont grandi en se retrouvant autour de ces activités qui leur permettait d'exprimer leur esprit jaillissant, la lecture des auteurs "denses" ayant contribué à la trame heroic fantasy était non seulement accessible mais ils s'en faisaient un devoir quasi religieux.

Et je te parle là non seulement de Tolkien mais aussi de Michael Moorcock, Fritz Leiber, Jack Vance, Robert E. Howard, Poul Anderson, Roger Zelazny, Robert E. Howard, Clark Ashton Smith etc, sans bien sûr oublier Lovecraft et même les débuts d'Ann Rice !

De plus parmi ces nerds tu retrouvais nombre de HPI non diagnostiqués pour qui la lecture était leur pain quotidien et débordait sur tous les auteurs SF de Bradbury à Asimov en passant par Clarke ou Herbert, auteurs réputés également peu accessibles - et le nerd typique se faisait bien sûr un devoir et un bonheur de les explorer.

Je suis un Dustin de la génération de Jonathan et je t'assure que sans tricher notre "nerditude" n'est pas caricaturée, ou alors nous étions naturellement caricaturaux - à l'époque nos challenges étaient bien sûr des petites fiertés personnelles comme réciter la constante de Planck, le nombre d'Avogadro ou simplement Pi avec un max de décimales mais aussi des "courses de Rubik's Cube" ou rivaliser à celui ou celle qui réaliserait un programme de calcul de factorielle en un nombre minimum de pas de programmes sur Ti-57 (celle à LEDs, pas la poussive petite soeur à LCD dont la batterie tenait certes davantage le coup mais que tu pouvais toujours essayer de faire fonctionner en tant que jeu vidéo rudimentaire !).

Bref si, on bouffait bien du Tolkien, entre autres. Et non seulement on avait lu le DM's Guide mais aussi le MM, le Player's Handbook, le Fiend's Folio et toute extension dès qu'elle sortait, en anglais bien sûr. Lu et intégré, faut pas oublier que nous sommes la génération qui a épuré le bouzin en introduisant les tables simplifiées par pourcentage histoire de pouvoir jouer avec 1d100 (moins de maths, plus de créativité) et même les "challenges" qui ont permis de transposer notre imagination en semi-réels sans avoir recours à chaque fois à des tables compliquées. Si tu as joué à "World of Darkness", nous avons été son terreau.